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Au fait du jour | La faillite pédagogique des dirigeants !

 

On pourrait être en droit de se demander ce qui se passe dans ce sport où la pelote est complètement débobinée dans un désordre inimaginable.

Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à remonter le cours du temps et revoir avec quelle régularité les communiqués, que nous livrent chaque semaine les différentes fédérations sportives, énonçant les sanctions prises à l’encontre de dirigeants ou de joueurs.

Et à chaque fois, ces fédérations trouvent le moyen d’insulter l’intelligence de ceux qui ont connu d’autres temps, fréquenté d’autres hommes qui ont marqué de leur présence un sport qui avait assurément d’autres valeurs.

Toute une partie d’un gradin en folie se figeait sur un simple geste émanant d’un dirigeant alors que la Tunisie était encore plongée dans l’ignorance et n’avait presque pas d’écoles,   personne n’osait  piper mot. Même les pires «voyous», connus pour leur légèreté et leur outrecuidance, se retrouvaient sous l’emprise de cette masse qui se souvenait qu’il y avait des valeurs à respecter et qu’il fallait s’en tenir. Et au fil des années, ces valeurs se sont effilochées et jeunes et moins jeunes donnent l’impression qu’ils ne respectent plus rien.
Ces années de braise qui ont permis de détruire l’école publique, de liquéfier les responsabilités de bien des organisations de jeunesse, de passer par pertes et profits bien des structures mises en place pour encadrer, éduquer et redonner espoir et confiance en soi ont fini par enfoncer le clou.

Aussi bien au niveau des fédérations qu’à celui des clubs, il n’y a plus que des sanctions qui pleuvent et qui condamnent bien des jeunes qui méritent sans doute beaucoup plus d’égard. Nous sommes toujours surpris par ces suspensions et par cette indifférence qui, d’un côté ou d’autre, mettent en évidence la faillite pédagogique de ces «dirigeants» qui ne saven… diriger ni leurs clubs ni leurs commissions, encore moins leurs fédérations.

Nous partons du principe qu’à chaque fois qu’un jeune est suspendu, il y a forcément une faille quelque part. Les véritables dirigeants sont ceux qui savent trouver cette faille et opter non pas pour la sanction mais pour la reprise en main dans le sens le plus large du terme. Pour la bonne raison que ces jeunes méritent cette attention qui fait actuellement défaut et dont l’absence a orienté les deux parties vers l’impasse. Cela nous conduit vers une conclusion malheureuse mais inéluctable et qui met en cause toute notre société. Une société malade de ses insuffisances, de ses manquements, de son imprévoyance ne peut former que des jeunes mal éduqués, sans repères pour tracer le sillon de leur vie.

Vivement cette reprise en main de nos outils, mécanismes, organismes et institutions d’éducation pour que les futures générations se remettent en action pour redresser cette pitoyable tendance d’aller, avant toute tentative d’éducation, vers les tribunaux et vers les commissions de discipline. Actuellement, nous donnons l’impression que nous semons dans un champ en friche, mal préparé, couvert de mauvaises herbes.

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Charger plus par Kamel GHATTAS
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